Les deux « saints » patrons du modernisme plaisent à la Synagogue

Canonisation

Le 27 avril dernier, Jorge Mario Bergoglio a « canonisé » ses prédécesseurs, Angelo Giuseppe Roncalli et Karol Wojtyla. L’Église, et son Chef visible, le Souverain Pontife, sont infaillibles quand ils décrètent une canonisation solennelle : il s’agit, en effet, d’une véritable « définition ». Les Saints canonisés sont présentés à tous les fidèles comme des modèles à imiter et des intercesseurs à invoquer auxquels rendre un vrai culte ; les fidèles seraient trompés et conduits loin de la voie de la Vérité et du salut s’il leur était proposé un faux modèle à suivre, et s’il était autorisé, et commandé, un faux culte. Pourtant, aucun catholique ne peut croire à la sainteté d’Angelo Giuseppe Roncalli et de Karol Wojtyla. Comment peuvent-ils avoir pratiqué de manière héroïque la Foi, étant donné qu’ils ont favorisé de toutes les manières possibles l’hérésie moderniste?

Jorge Mario Bergoglio a erré en déclarant Saints des personnes qui ne peuvent pas l’être, et ceci n’est possible qu’en admettant que Jorge Mario Bergoglio n’est pas, formellement, Pape. Qui peut s’en étonner, puisque lui-même s’est dit égal à tous les autres, préférant se présenter comme un chrétien parmi les chrétiens ou un évêque parmi les évêques plutôt que comme le Pape ? Qui peut s’en étonner, de la part de celui qui – allant au-delà de l’éloge des agnostiques par J. Ratzinger – a écrit à Eugenio Scalfari que le salut est possible même pour l’athée qui ne cherche pas Dieu ? Qui peut s’en étonner de la part de celui qui laisse croire qu’il est aussi possible de donner les saints Sacrements à quiconque vit habituellement et même publiquement dans le péché mortel, sans se repentir et changer de vie, comme si adultère, divorce et fornication n’étaient pas de graves offenses à Dieu ? Qui peut s’en étonner, de la part de celui qui peu de temps avant la double solennelle « canonisation », a, pour ainsi dire, « canonisé » l’impie Pannella par un coup de fil de soutien sympathique, sans, en même temps, rendre publique ne serait-ce qu’une seule critique à l’adresse du coresponsable de l’introduction, dans la législation italienne, du divorce et de l’avortement ?

À qui objecte que Bergoglio peut encore être légitime Pontife, bien qu’en errant en canonisant deux « papes conciliaires » parce qu’il n’aurait pas eu l’intention de faire usage de son infaillibilité, on répond facilement que, dans cette hypothèse, un pontife qui habituellement n’entendrait pas faire usage de l’infaillibilité n’a pas, habituellement, l’intention d’être Pape, et de réaliser le bien et la fin de l’Église, qu’il ne veut pas gouverner. Celui qui ne veut pas faire le Pape ne veut pas être Pape ; celui qui ne veut pas être Pape, n’a pas accepté l’élection à la papauté ; celui qui n’a pas accepté l’élection à la papauté, n’est pas formellement Pape.
Pour nous, comme pour tout catholique, la journée du 27 avril a été un jour de deuil et de tristesse, à cause de l’honneur de Dieu méprisé et des millions d’âmes si gravement trompées. On ne doit pas s’étonner, à l’inverse, si cela a été un jour de liesse pour les nombreux ennemis du Christ et de l’Église. L’article que nous publions, rappelant qu’on ne peut être amis du Christ, et amis de ses ennemis en est l’exemple.

Deux saints amis des juifs

Pour les média israéliens, on canonise deux Papes qui peuvent être mis au nombre de ceux qui ont le plus fait pour améliorer les rapports entre les chrétiens et le peuple de l’Alliance.

Les journaux israéliens de ces jours-ci contiennent des commentaires positifs sur la célébration qui a eu lieu dimanche matin à Saint-Pierre, en soulignant qu’ont été élevés aux honneurs de la canonisation deux pontifes qui peuvent certainement être mis au nombre de ceux qui ont le plus fait pour améliorer les rapports entre les chrétiens – les catholiques en particulier, évidemment, – et le peuple de l’Alliance.
« Jean XXIII et Jean-Paul II, qui seront faits saints dimanche – écrit Ynews – ont tant fait pour mettre fin à deux mille ans d’antisémitisme catholique qu’une organisation juive des droits humains les appelle ‘héros du peuple juif' ».
Le souvenir de Jean XXIII est rappelé avec affection par la communauté juive de la Capitale, la plus ancienne de la « Diaspora » – si ancienne qu’elle bénéficie d’une tradition liturgique particulière bien antérieure à la destruction du « Temple » en 70 ap. J.-C. – à cause d’un épisode particulier : en passant en voiture devant la synagogue, sur le quai du Tibre, il s’arrêta, salua et parla avec les personnes qui sortaient du temple.

On se souvient du rôle de Roncalli, quand il était nonce à Istanbul, pour obtenir des visas, et de faux certificats de baptême pour les juifs qui venaient des Balkans et faire en sorte qu’ils puissent gagner la Turquie d’abord et la Palestine ensuite, alors sous contrôle britannique. Comme Pape, il fit effacer la phrase « perfidis Judæis » [Juifs infidèles] des prières du Vendredi Saint. « Pendant la guerre l’archevêque Angelo Roncalli a eu un rôle très important en sauvant la vie d’un grand nombre de juifs bulgares, hongrois et d’autres nationalités » a déclaré Menachem Rosensaft, professeur à la Columbia et Cornell University, et fils de deux survivants de l’Holocauste.
Et surtout dans le monde juif, on lui attribue le mérite d’avoir lancé le Concile Vatican II qui produisit « Nostra Ætate », que la presse israélienne définit aujourd’hui comme « une pierre milliaire » pour avoir rejeté « l’antique concept de deux mille ans de la responsabilité collective de la mort de Jésus ». « Nostra Ætate a introduit des changements surprenants dans les relations judéo-catholiques dans le monde. La citation est du rabbin David Rosen, directeur international du Comité juif américain pour les affaires interreligieuses, même si le degré d’approfondissement de ces relations dépendait du fait que les catholiques et les juifs vivaient ou non côte à côte ».

Jean-Paul II – rappelle la presse d’Israël – a été le premier pape, depuis l’Antiquité, à mettre les pieds dans une synagogue, le Grand Temple de Rome. Cela se produisit en 1986, et à cette occasion il qualifia les juifs « nos bien-aimés frères aînés ». Wojtyla, élevé en Pologne avec des amis juifs, fut le Pape qui établit des rapports diplomatiques entre le Saint-Siège et l’État d’Israël. Et lors de sa visite à Jérusalem il se rendit au « Mur Occidental », le « Mur des Lamentations », et plaça entre les pierres – geste habituel pour les fidèles juifs – un feuillet, sur lequel il se disait « profondément attristé par ceux qui, au cours de l’histoire, ont fait souffrir vos enfants ». « C’est un geste qui ne sera jamais oublié » a dit le rabbin Abraham Cooper, du Centre Simon Wiesenthal. Entre autres, Wojtyla dans son testament a mentionné l’ancien grand rabbin de Rome, Elio Toaff.
Le pape François aussi a des rapports amicaux solides avec le peuple juif. Il est entre autres le coauteur d’un livre avec le rabbin argentin de Buenos Aires Abraham Skorka. « Il solidifie le legs spirituel et humain de ses deux prédécesseurs – a dit Rosensaft – en canonisant non seulement Jean XXIII et Jean-Paul II, mais, et c’est ce qui est peut-être le plus important, les valeurs qu’ils incarnaient »…

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