Communiqué de Johan Livernette suite à l’exclusion de l’abbé Lafitte de la maison Saint Ignace

Comme beaucoup de gens, j’ai appris mercredi matin, via un communiqué des éditions Saint-Rémi, que l’abbé Jean-Luc Lafitte n’officierait plus à la maison Saint-Ignace à Sainte-Croix-du-Mont. Cette triste nouvelle a engendré une multitude de messages reçus en quelques heures. Dès lors, une explication me semblait nécessaire au sujet de cette affaire. La politique de l’autruche n’étant pas la bonne solution, il est de mon devoir d’informer.

Je connais personnellement l’abbé Lafitte depuis plus de 5 ans. Nous nous étions rencontrés dans la chapelle du Christ-Roi à Nantes au 88, rue d’Allonville. Je lui avais offert la « Synthèse du mouvement révolutionnaire mondial » qui venait de sortir. Depuis environ 3 ans, je connais aussi son passé, ses péchés graves qu’il a lui-même reconnus publiquement. Il m’avait alors été expliqué que l’abbé Lafitte avait fait longuement pénitence pour ses fautes, lorsqu’il est sorti de la Fraternité Saint Pie X.

Lorsque j’ai appris cette mauvaise nouvelle il y a 3 ans, cela m’a un peu choqué et même sonné. Deux choix se sont présentés devant moi : ne plus le diffuser sur mes sites Internet et couper court ou continuer à en faire la promotion en faisant preuve d’indulgence. Après une longue réflexion, j’ai opté pour le second choix et donc l’indulgence (peut-être l’ai-je été un peu trop jusqu’ici ?). Car j’ai considéré que, par ses sermons et ses conférences, l’abbé Lafitte faisait du bon travail et du bien aux âmes. C’est la raison pour laquelle je lui suis reconnaissant au vu de ce qu’il m’a apporté dans ma formation religieuse et doctrinale.

Sauf que récemment, le démon s’est acharné sur son principal point faible [1], le conduisant à un nouveau scandale. Le scandale de trop. Ainsi, notre coopération s’arrête là. L’abbé Lafitte ne sera donc plus diffusé sur mes sites Internet.

En toute franchise, il est souhaitable qu’il cesse son apostolat et qu’il se retire définitivement pour faire pénitence dans un monastère (ce qui est la volonté de Dieu), parce que vivre dans le scandale est, chez lui, non pas occasionnel mais un état permanent [2], et parce que son comportement obscène et manipulateur est extrêmement dangereux pour ses fidèles. [3] Bruno Saglio et moi avons été clairement trompés par cet homme qui a trahi notre confiance et se sert de la vérité (qui ne lui appartient pas) à des fins mauvaises et perverses.

Ces dernières années, il m’est souvent arrivé de recommander à mes lecteurs ses sermons, conférences, retraites spirituelles et messes « non una cum ». J’en assume la responsabilité morale et suis sincèrement désolé si leur déception est grande aujourd’hui, s’ils se sentent trahis eux aussi, dans le désarroi le plus total. J’ai une pensée pour eux, car il est probable que leur tristesse soit aussi profonde que la mienne.

Je profite de cette occasion pour affirmer mon soutien amical à Bruno Saglio. Ce qu’il a entrepris à Sainte-Croix-du-Mont est remarquable, en investissant personnellement dans cette maison Saint Ignace alors que beaucoup auraient dépensé leur argent autrement. Puisse la providence venir en aide à Bruno afin qu’il trouve un bon prêtre pour servir la messe et prêcher les retraites spirituelles.

Notre apostolat continuera donc sans l’abbé Lafitte. C’est ainsi. Une page se tourne. On apprend aussi en tirant les leçons de ses erreurs. Le combat continue. Il ne fait que commencer. Malgré les difficultés rencontrées ces derniers temps (censure à Marseille, désistements de médias, fermeture de la maison Saint-Ignace…), il est certain que nous ne baisserons jamais les bras et que cette conférence « République maçonnique contre France catholique » aura lieu un jour, à Sainte-Croix-du-Mont ou ailleurs (Lille ou Toulon). Puisse Dieu nous accorder les grâces nécessaires pour rester forts dans ces moments difficiles et particulièrement contrariants.

Johan Livernette le 30 juin 2017

[1] Il y a aussi à redire sur la doctrine (30 ans de FSSPX, ça laisse des traces), notamment sur le positionnement « non una cum » qui ne relève pas de la simple opinion car il engage la foi. Veuillez écouter monseigneur Sanborn sur cette question importante.
[2] Bruno et moi avons pris connaissance de ce mode de vie il y a quelques jours seulement.
[3] Surtout pour les femmes, mais aussi pour les couples.

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